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Jeudi 5 Septembre 1940

On nous donne des effets. J’ai touché une veste militaire allemande. Je ne suis pas très fier là-dedans mais comme il fait froid et qu’il pleut souvent, je suis bien content d’avoir cela pour me couvrir.

Je m’ennuie. Toujours pas de nouvelles de chez moi.

Notre canard nous dit d’être patient qu’on s’occupe de nous. Il parait que des listes des prisonniers vont paraître en France.

 

 

 

Samedi 7 Septembre 1940

J’ai un cafard monstre. Toute la journée, j’ai pensé à ma chère petite femme à ses baisers à ses caresses à notre amour.

Ce même samedi l’année dernière, j’avais quitté le régiment pour aller la voir et maintenant je suis séparé d’elle depuis de longues semaines et pour longtemps encore. Toujours sans nouvelles aussi. Ce soir j’ai relu encore une fois les deux seules lettres qui me restent d’elle et j’ai regardé encore une fois toutes mes photos d’elle.

Quand la reverrai-je autrement qu’en image ou en rêves ? J’en ai marre d’attendre !

 

Vendredi 6 Septembre 1940

Un peu de changement dans la monotonie des jours. Un prisonnier français travaillant dans une usine voisine est venu à la ferme.

Nous avons pu causer avec lui et les quelques paroles qu’il nous a dit nous ont confirmé notre espoir d’être libéré avant la fin de l’année et peut-être d’avoir une lettre d’ici peu. Un parisien qui travaille à l’usine en a reçu une.


 

Dimanche 8 Septembre 1940
16ème

Ce matin, travail jusqu’à trois heures d’après-midi. Il a fallu que je me dépêche ensuite pour manger, faire ma toilette et laver mon linge.

Ce soir nous avons fait une petite séance de chants. Les soirées de dimanche sont mes meilleurs moments car ces chansons de France me rappellent le pays et tous ceux que j’aime.